Traumatisme, honte et…opportunités

Traumatisme, honte et…opportunités

mai 26, 2023 Non Par Edouard Bolleter

La débâcle du Credit Suisse représente un évènement aussi rare que traumatisant pour la Suisse. Dont acte. Sans se livrer à un discours larmoyant, dénonciateur ou moraliste, Point de Mire a fait le choix d’écouter à ce sujet les acteurs et observateurs de la place financière romande.

Le panel d’avis recueillis en coulisse, ainsi que les déclarations pêchées dans les médias, offrent une lecture très ouverte et multiple de cet évènement unique, comme le démontre notre dossier spécial dédié à ce sujet : « Fin du Credit Suisse : Et maintenant ? »

En tant que média indépendant et analytique, notre magazine continue de livrer une information vérifiée et scientifique à ses lecteurs, même (surtout ?) dans un cas aussi important et dramatique que celui du Credit Suisse, qui ne doit pas laisser l’affect influencer la pensée. Reste que les évidences sont indéniables. La première est le constat d’un défaut majeur dans le contrôle « étatique » des agissements financiers de nos monstres bancaires.

La liste des erreurs stratégiques et des placements risqués du Credit Suisse s’avère alors aussi affligeante pour la banque que pour le contrôle fédéral. L’une a baissé ses voiles, l’autre doit désormais monter son spi. Autre évidence mise au jour, la résilience helvétique est de nouveau en ordre de marche. Et quelques semaines après le raz-de-marée, notre magazine joue la carte du positivisme raisonnable et lucide, celui qui voit avant tout une énorme opportunité dans cette débâcle. Car la part du gâteau offerte par le Credit Suisse est gigantesque dans tous les secteurs d’activité, hypothèques, prêts aux entreprises, financement de négoce, private banking, services retail, prévoyance et j’en passe. Personne n’est en effet dupe, UBS ne récupérera qu’une partie du business en Suisse. Beaucoup de clients disent anonymement redouter que ce repreneur salutaire ne se transforme rapidement en une sorte de Léviathan moderne, véritable monstre bancaire dont le contrôle échappera inévitablement à son créateur. Alors, qui profitera de ces énormes miettes promises ? Ainsi que le résume à merveille le CEO de Saxo Bank dans notre grande interview du mois : « Les banques suisses offrent heureusement une grande diversification pour les clients qui veulent changer d’établissement ! » Sa banque, au profil essentiellement digital, est d’ailleurs sur les rangs ! Preuve que les opportunités sont là… et pour tout le monde.

Edouard Bolleter
Rédacteur en chef