
Gouvernance des family offices: l’accès aux ressources est primordial
novembre 6, 2023Au-delà des investissements, la question de la gouvernance des single-family offices devient déterminante dans le contexte du nouveau régime. La complexité croissante des marchés et des opportunités d’investissement nécessite, pour ces institutions, un meilleur accès aux ressources en termes de talents, d’informations, d’idées d’investissement ou même de transactions.
D’après la première étude menée par BlackRock et Illuminas auprès de 120 single-family offices entre novembre 2022 et janvier 2023, ces établissements n’ont pas été épargnés par les défis d’un marché de l’emploi tendu et d’une concurrence plus importante. En plus d’un environnement de marché difficile, capter les bonnes idées, transactions et solutions ainsi qu’approcher les talents font désormais partie de leurs principales préoccupations stratégiques. Près de la moitié d’entre eux, 46%, citent comme facteur limitant le manque d’accès aux bonnes idées et solutions, tandis que 40% estiment qu’il est difficile de trouver des talents.
La demande croissante et la complexité des marchés privés ont rendu la recherche de transactions plus compétitive et plus difficile à maîtriser. Interrogés sur les défis auxquels ils prévoient d’être confrontés, 57% des single-family offices anticipent les difficultés à dénicher ou à recruter les gestionnaires les plus performants qui pourraient les aider à naviguer sur certains marchés. Par ailleurs, 51% ont exprimé leur inquiétude quant à l’équilibre entre la liquidité et le risque global du portefeuille.
Ces préoccupations découlent en partie d’un manque de ressources
Plus de six établissements sur dix ne disposent pas de «deal pipelines», d’idées tactiques ou de ressources des sociétés d’investissement institutionnel pourtant essentielles pour atteindre leurs stratégies d’investissement. Dans le même temps, les family offices reconnaissent un manque de ressources dans des domaines clés, en particulier la technologie et la gestion des risques.
Les répondants sont assez confiants quant à leurs besoins en matière de ressources et d’expertise. Cependant, à mesure qu’ils élargissent leurs horizons d’investissement, en particulier dans les actifs alternatifs et les régions peu familières, ils pourraient s’appuyer davantage sur des conseils externes par rapport aux ressources internes. Actuellement, les family offices ont tendance à gérer ces tâches en interne plutôt que de les externaliser. De même, 43% des family offices effectuent la recherche de transactions entièrement en interne, mais plus de la moitié d’entre eux (57%) pensent qu’il leur sera difficile de trouver ou de joindre des gestionnaires très performants.
Un family office explique: «En tant que family office européen, nous gérons en direct les investissements de notre zone, et externalisons lorsque nous recherchons une exposition aux États-Unis, ou dans une région éloignée. Nous détenons des fonds de capital-investissement pour obtenir cette exposition et des comptes d’actions cotées exposés aux marchés émergents, par exemple. Plus l’investissement est proche, plus nous avons tendance à nous en occuper nous-mêmes.»

La confiance des sondés concernant l’accès aux ressources et expertises
La complexité croissante des marchés et des opportunités d’investissement nécessite, pour les institutions qui ont répondu au sondage, un meilleur accès aux ressources en termes de talents, d’informations, d’idées d’investissement
ou même de transactions. On retrouve ici leur priorité et leur confiance dans l’accès à certains domaines.
Vers un modèle alliant ressources internes et partenariats stratégiques externes
Compte tenu de la persistance de l’inflation et de la volatilité, ainsi que de la possibilité d’un ralentissement économique plus important, le succès des investissements pourrait dépendre de l’adoption de stratégies agiles et opportunistes permettant de tirer parti des possibilités offertes par l’ensemble des marchés. Ces ressources en particulier seront capitales pour les single-family offices fondés après la crise financière de 2008, car c’est la première fois qu’ils sont confrontés à cette dynamique de marché. Dans ce groupe, 44% ont déclaré que pour atteindre leurs objectifs, un meilleur appui en matière de conseil serait essentiel.
Afin de rejoindre leurs objectifs de rendement, nous pensons que ces family offices auront besoin de ressources, de flexibilité et d’agilité pour tirer parti de l’évolution des secteurs, régions et des sous-catégories d’actifs comme les produits alternatifs. L’exploitation de partenariats stratégiques externes assurant un soutien au personnel interne et un meilleur accès aux opportunités du marché privé pourrait s’avérer cruciale. Ce modèle alliant internalisation et externalisation est favorable au dialogue personnalisé que les family offices ont avec la famille. Une institution américaine explique par exemple qu’elle propose désormais ce modèle en fonction des actifs familiaux gérés.
Selon l’étude, l’internalisation des ressources concerne, pour plus de 70% des interrogés, la gouvernance, le planning successoral et le reporting; la gestion technologique et la stratégie d’investissement étant, quant à elles, internalisées à hauteur de 63 et 60%. Les family offices ont tendance à externaliser principalement: le sourcing de transactions (57%), la due diligence (53%) et la gestion des risques (43%). Alors que les single-family offices ont dû s’adapter rapidement au nouveau régime, ils reconnaissent la nécessité d’établir des partenariats solides entre les gestionnaires d’investissement et les réseaux de pairs afin d’améliorer l’accès, le flux d’informations et les idées d’investissement.