Préparer sa retraite avec flexibilité grâce à AVS 21
septembre 6, 2024Qu’il s’agisse de la réforme de l’AVS (AVS 21) entrée en vigueur le 1er janvier 2024, la 13e rente AVS acceptée par le peuple en mars dernier ou la réforme de la LPP votée en septembre prochain, la prévoyance professionnelle occupe une place de choix dans l’actualité politique. Compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie et d’une situation démographique défavorable, le financement de la retraite devient sans nul doute un enjeu sociétal majeur. Assurer ses besoins financiers futurs tout en préservant sa qualité de vie est néanmoins tout à fait possible. Afin d’y parvenir, sa prévoyance doit être planifiée, si possible dès le début de son activité professionnelle.
Offrir plus de flexibilité
Grâce à l’anticipation, les opportunités offertes par la réforme AVS 21 peuvent être mises en œuvre, en particulier la réduction progressive de l’activité dans le cadre d’une retraite partielle qui est une mesure corrélée au relèvement de l’âge de référence AVS à 65 ans pour tous. L’un des axes principaux d’AVS 21 est en effet d’offrir plus de flexibilité dans l’organisation de son activité professionnelle jusqu’à l’âge de référence et au-delà. Le taux d’activité peut être réduit progressivement, au maximum en trois étapes et au moins à hauteur de 20% à chaque fois, tout en percevant une rente AVS partielle dès l’âge de 63 ans, permettant ainsi de combler la diminution des revenus. La rente AVS définitive, calculée au moment de la cessation complète de l’activité lucrative, peut également être améliorée grâce à la poursuite de l’activité lucrative, même partielle, au-delà de l’âge de référence. En effet, l’obligation de cotiser à l’AVS ne s’éteint pas si l’activité lucrative perdure après 65 ans (sous réserve d’une franchise non cotisante de 16 800 francs à laquelle il est possible de renoncer volontairement).
Des rachats possibles
Uniformisant les systèmes des 1er et 2e piliers, AVS 21 intègre des mesures similaires de retraite flexible dans le cadre du 2e pilier (LPP), donnant ainsi un cadre légal minimal à un système déjà prévu par de nombreuses caisses de pension. Si toutes les caisses de pension doivent désormais intégrer cette possibilité dès l’âge de 63 ans révolus, elles peuvent le prévoir dès 58 ans. Afin de financer une retraite anticipée, des capacités de rachats supplémentaires peuvent être prévues à certaines conditions par la caisse de pension. Il est avantageux de procéder à ces rachats, déductibles du revenu imposable, afin de pouvoir bénéficier d’une retraite partielle tout en optimisant sa fiscalité courante. Il sera alors obligatoire de prendre une retraite anticipée sous peine de perdre l’excédent versé. Enfin, au moment de la retraite, un retrait échelonné du capital de prévoyance sur plusieurs années civiles (en trois étapes au maximum selon la loi) permet d’optimiser la charge fiscale sur le capital de prévoyance, le taux d’imposition étant progressif en fonction du montant du capital. Il est également possible de percevoir une rente partielle, de manière similaire à l’AVS, toutefois sans avantage fiscal. Les prestations des 1er et 2e piliers doivent être perçues au plus tard à 70 ans.
Outre les aspects financiers, la flexibilité de la retraite est également un atout pour les entreprises car la transmission des connaissances au successeur du futur retraité peut ainsi être assurée de manière optimale. Grâce à ces mesures, la réduction progressive du taux d’activité professionnelle pourrait être la norme dans le futur.
Mélanie Erb-Zimet
Experte fiscale diplômée
Banque Bonhôte