Réforme LPP: « Il faut une solution raisonnable et logique pour tout le monde »

Le 22 septembre 2024, les citoyens se prononcent sur la réforme de la prévoyance professionnelle (réforme LPP). Son but est de renforcer le financement du 2e pilier, de maintenir globalement le niveau des rentes et d’améliorer la couverture des personnes à temps partiel et avec de bas revenus. Elle a fait l’objet d’un référendum. Cette volonté de faire une réforme démontre à quel point le système doit être revu et pensé. Pasquale Zarra, directeur de plateforme de prévoyance lemania-pension hub, ouvre le dossier prévoyance en décryptant les enjeux actuels.

La votation sur la révision de la LPP fait beaucoup parler d’elle, quelle est la responsabilité politique du Parlement à ce sujet à votre avis ?
La responsabilité première des législateurs envers le système de prévoyance est de chercher une solution raisonnable et logique pour tout le monde. Celle proposée va coûter cher et sera compliquée à mettre en place.

Est-ce que les propositions du gouvernement (combattues en référendum) ne vont pas «trop loin» et empêchent d’atteindre
les objectifs ?
À mon avis, il existe trop de sujets traités dans cette réforme, même si aucune solution parfaite n’est possible. La matière est complexe à comprendre pour beaucoup de personnes, les mesures sont trop nombreuses et les chiffres avancés par toutes les parties sont incertains ou difficiles à vérifier.

Il faut faire quelque chose pour les bas salaires, est-ce sans issue ?
Il faut garder le système de deux piliers distincts, qui fonctionne. Mais il est exact que les petits revenus sont pénalisés par la logique du 2e pilier, qui repose sur la capitalisation individuelle et pas sur la répartition collective. Une solution simple à comprendre et à mettre en place qui rassurerait justement les bas salaires serait de supprimer le montant de coordination. Des prestations complémentaires renforcées pourraient amener aussi des solutions ponctuelles.

Comment réagissent les caisses de pension ?
Il faut savoir que la plupart des travailleurs ont une prévoyance professionnelle supérieure au minimum légal de sorte que la réforme n’aura pas d’effet direct sur leurs futures rentes. La grande majorité des caisses s’est déjà adaptée depuis longtemps aux paramètres nécessaires de leurs caisses en baissant notamment le taux de conversion.