Libre passage: la liberté de choisir

Libre passage: la liberté de choisir

septembre 4, 2024 Non Par La rédaction

Lors d’un arrêt de travail prolongé avant la retraite (période de chômage ou naissance d’un enfant par exemple), l’employé doit faire transférer son avoir de prévoyance professionnelle vers une solution dite de libre passage. C’est bien à l’employé qu’il revient d’ouvrir une relation de libre passage avec un prestataire qu’il aura sélectionné. S’il ne s’en charge pas lui-même, son avoir sera à terme transféré par son ex-caisse de pension vers la Fondation institution supplétive LPP.

L’épargne deuxième pilier reste dans le circuit de la prévoyance professionnelle en étant placée sur un compte de libre passage (ou sur une police de libre passage) avant d’être, éventuellement, à nouveau transférée vers la caisse de pension d’un nouvel employeur.
Si le montant sortant d’une caisse de pension est placé sur ce type de compte/police, pour une durée de quelques mois seulement avant un transfert vers une nouvelle caisse de pension, l’enjeu lié au rendement pendant cette période de transition est limité. En revanche, s’il est question de laisser son avoir de libre passage plusieurs années en dehors d’une caisse de pension, sa juste rémunération devient déterminante. L’effet des intérêts composés est effectivement fondamental dans le processus de capitalisation en vue de la retraite.

Placer dans des titres ?
Si la durée de placement de l’avoir de libre passage excède deux ou trois ans, il est légitime de cibler un rendement raisonnable. Le capital devrait a minima continuer à produire les intérêts annuels qu’il générait, en moyenne, dans la caisse de pension. Pour atteindre cet objectif, il est possible de placer son avoir de libre passage dans des titres, sur les marchés financiers, en choisissant une stratégie d’investissement conforme à son profil d’investisseur et à son horizon de placement. À court terme, le risque de moins-value lié à la volatilité des marchés financiers existe. Cependant, contrairement à ce qu’il connaissait dans une caisse de pension, l’ex-employé percevra ici l’intégralité du rendement généré par son placement (moins des frais d’administration et de gestion) et pas uniquement une quote-part du rendement, comme tel est le cas dans une caisse de pension «standard».

Au moment où l’on quitte un emploi salarié (et donc une caisse de pension), il est possible de diviser en deux parts un avoir de prévoyance professionnelle significatif, afin de le répartir dans deux fondations de libre passage distinctes. Il n’est en principe pas possible de détenir deux comptes auprès de la même fondation. Lorsque l’avoir capitalisé est important, le fait d’ouvrir deux comptes de libre passage (au lieu d’un) permettra par exemple au titulaire de choisir deux stratégies d’investissement différentes, en fonction d’horizons de placement distincts. Ces deux comptes pourront être retirés de manière séquencée pour, par exemple, faciliter le financement d’une retraite anticipée.

D’un point de vue fiscal, le fait de retirer deux avoirs de libre passage sur deux années distinctes peut, dans certains cas, apporter un avantage financier au détenteur puisque la progression de l’impôt de sortie sera limitée du fait du retrait de montants moins élevés. Toujours sur le plan de l’imposition, ajoutons qu’un compte de libre passage constitue une part de fortune libre d’impôt tant qu’elle n’est pas retirée. Part dans laquelle il est judicieux de détenir des titres qui dégagent un rendement (dividendes et coupons) non soumis à l’impôt sur le revenu.

Alexandre Genet
Planificateur financier
Banque Bordier