Banques suisses en 2023 : les tournants à prévoir
janvier 24, 2023Les banques suisses ont prouvé leur résilience, c’est-à-dire leur capacité à réagir aux crises et même à les utiliser comme des opportunités. Ainsi, selon le dernier baromètre des banques d’EY, environ trois quarts des banques interrogées reconnaissent des évolutions tout à fait positives dans le résultat opérationnel pour l’exercice 2022 qui vient de s’achever.
Certes, les développements macroéconomiques actuels comportent des incertitudes quant à l’évolution de l’économie et la hausse des taux d’intérêt augmente le risque de pertes de crédit, en particulier dans le domaine des crédits hypothécaires et des crédits aux PME. Mais le retournement des taux d’intérêt permet surtout aux banques de retrouver des marges plus élevées dans les activités de marge d’intérêt, importantes pour elles, et peut être considéré à long terme comme un retour à la normale. Même si celui-ci entraîne parfois des corrections à court terme. Pratiquement toutes les banques interrogées (98 %) prévoient une évolution positive de leurs activités opérationnelles à long terme.
Programmes de réduction des coûts et les améliorations de l’efficacité
Au cours des années précédentes, les thèmes de la croissance et de l’innovation ont clairement dominé et l’optimisation des coûts a légèrement perdu en importance. De nouveaux acteurs sur le marché, avec un modèle d’affaires décentralisé et fortement numérisé, ont poussé les établissements traditionnels à innover davantage et à adopter des stratégies de croissance. En raison du contexte actuel marqué par de nombreuses incertitudes, les banques semblent à présent vouloir de nouveau se concentrer sur les programmes de réduction des coûts et les améliorations de l’efficacité. Environ deux fois plus de participants à l’étude (36 % contre 19 % l’année précédente) ont indiqué qu’ils allaient se concentrer sur ces thèmes au cours du nouvel exercice.
Les attentes et les besoins des clients sont considérés comme le principal moteur du changement structurel. Le conseil doit se concentrer davantage sur la valeur ajoutée pour le client. Pourtant, seul un quart (26 %) des banques interrogées est d’avis que le passage d’un conseil centré sur les produits à un conseil axé sur les besoins constitue un levier primaire pour une croissance rentable des revenus.