Un capital en voie d’extinction

juin 2, 2022 Non Par Invité(e)s

Merveilles de l’océan, les grandes baleines nous rendent d’inestimables services invisibles. Précieuses alliées contre le dérèglement clima­tique, ces géantes piègent et séquestrent massi­vement le carbone que nous émettons. Mais leur population se réduit, principalement à cause des activités humaines, alors que les émissions de gaz à effet de serre augmentent.

Entre 1970 et 2016, 68% des populations d’animaux sauvages ont disparu, et avec elles la diver­sité de nos écosystèmes. Pour évaluer l’atteinte à notre capital naturel et mieux cerner l’ampleur des pertes, les économistes ont chiffré la valeur des services écosystémiques, les services gratuits de la Nature. Selon le FMI (1), une seule baleine rapporte plus de 2 millions de dollars, et plus de 1000 mil­liards au total, pour l’ensemble de ces cétacés. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Les services écosystémiques ont une valeur totale estimée entre 130 et 150 000 milliards de dollars par an (2).

Notre dépendance à la biodiversité est donc immense. De la biodiversité dépendent nos appro­visionnements, et donc des pans entiers de notre économie, de l’agroalimentaire à l’énergie. Or les stocks s’épuisent à vive allure en raison de la pollu­tion de l’air, de la déforestation ou encore de la sur­pêche. Tout ce qui permet de réguler notre planète pour la rendre vivable, le cycle de l’eau ou la régu­lation du climat grâce à la séquestration du car­bone, dépend également de la biodiversité, un bien irremplaçable. L’enjeu est d’autant plus crucial que selon l’IPBES, 80% des Objectifs de développement durable (ODD) pourraient ne pas être atteints si la dégradation de la biodiversité se poursuit.

La finance a un rôle crucial à jouer pour préser­ver la biodiversité en dirigeant les capitaux vers les entreprises qui développent des solutions et en accompagnant les autres pour gérer au mieux leur dépendance ou leur impact. Mais si la prise de conscience du risque financier engendré par la perte de biodiversité émerge, aborder cet enjeu s’avère complexe. C’est pourquoi La Financière de l’Échiquier (LFDE) publie depuis 2021 l’empreinte biodiversité de ses principaux fonds, s’entoure d’experts et s’engage, dans le cadre du Finance for Biodiversity Pledge, à intégrer des critères de biodiversité dans ses analyses et à publier l’impact de ses investissements d’ici à 2024.

Au sein de notre stratégie dédiée au climat, nous avons aussi renforcé les critères liés à la biodiversité, et intégré deux ODD relatifs à la biodiversité, l’ODD 14 Vie aquatique et l’ODD 15 Vie terrestre. Rebaptisée Echiquier Climate & Biodiversity Impact Europe (3), elle investit dans des solutions adaptées aux besoins de l’économie réelle, des entreprises qui apportent des solutions concrètes, en contribuant par exemple au traitement de l’eau sur les navires ou des eaux de ballast (Alfa Laval) ou encore des entreprises qui cherchent à enrayer la pollu­tion plastique. C’est le cas de Corbion qui déve­loppe des technologies de substitution, comme l’acide polylactique, un plastique biodégradable produit à partir de sucre. Ce fonds d’impact inves­tit également dans des entreprises en transition et des pionnières, au pouvoir systémique sur leur écosystème. Un positionnement qui reflète notre double objectif: embarquer tous les secteurs de l’économie et faire rimer performance des inves­tissements avec biodiversité.

L’enjeu est de taille: 50% du PIB mondial dépendent de la biodiversité (4).

(1)  2019, tout au long de sa vie

(2)  Global Futures 

(3)  Pour plus d’informations sur les caractéristiques, les risques et les frais de ce fonds, et avant tout sur les investissement, nous vous invitons à lire les documents réglementaires disponibles sur notre site internet www.lfde.com.

(4)  FMI, Rapport Risques Globaux, 2021

Olivier de Berranger

Directeur Général Délégué et CIO

La Financière de l’Echiquier – LFDE